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À la frontière du réel: "Le meurtre du Commandeur", Haruki Murakami (livre 1)

Je ne peux cacher que j'éprouve un amour fou pour la plume de Murakami depuis que j'ai lu mon premier roman de lui il y a environ 10 ans (ça ne nous rajeunit pas tout ça!). Donc forcément, spoiler alert, ma chronique va être positive!


Note: "Le meurtre du Commandeur" est une saga de deux romans. Je vous parle aujourd'hui du premier tome.


Résumé

Alors qu'il est déchiré par la demande de divorce de sa femme, le narrateur, un peintre en panne d'inspiration, va tout quitter pour se ressourcer. Il s'exile alors au coeur des montagnes, dans la demeure inoccupée du père d'un ami, un artiste célèbre désormais trop âgé pour habiter là. C'est dans ce décor qu'il va faire la connaissance de Mr. Menshiki, un riche homme d'affaires qui lui demande de réaliser son portrait. Entre temps, le narrateur trouve dans le grenier une peinture inconnue de l'artiste dont il occupe la maison. Intitulée "Le meurtre du Commandeur", la peinture va attiser la curiosité du narrateur. À partir de là, bien des choses étranges vont se produire, qui vont pousser le narrateur aux frontières du réel.



J'ai beaucoup aimé la mise en situation du roman, qui bouscule totalement la vie du protagoniste dès les premières pages. Une entrée en matière intrigante et vivante, qui pousse le lecteur à tourner les pages grâce à un enchaînement d'actions intéressant, mais aussi grâce à la qualité d'écriture de l'auteur.


Le silence me tira du sommeil.

Murakami m'a à nouveau emportée grâce à la poésie de ses mots. Cette manière de tourner les phrases, de décrire des situations, je ne m'en lasse très clairement pas. L'auteur laisse à ses personnages le temps de penser, et cette immersion dans les réflexions des personnages est tout à fait captivante.

En plus, on reçoit un tas d'informations relatives à l'art nihonga, à la guerre, etc, qui sont très bien incrustées dans le récit et qui le rendent d'autant plus intéressant. J'ai ADORÉ en apprendre plus sur l'art nihonga, et sur la peinture en général... j'ai eu l'impression d'avoir un cours d'histoire de l'art japonais à domicile!


Haruki Murakami nous offre un roman à la fois intrigant, éducatif et poétique. La force de l'oeuvre ne tient pas tant dans l'enchaînement d'actions à une vitesse effrénée qu'à une poésie ensorcelante qui maintient un suspense bien géré. On est happé dans un univers étrange où se mêlent réel et ... autre chose!


Les thèmes abordés par le roman sont l'amour, le sexe, l'intimité en général, mais aussi la solitude. L'art, et les "frontières du réel" que Murakami apprécie tant. On balance entre le présent et le passé, entre la guerre et la paix, entre les individus. Un roman dense et intrigant!


Je me réjouis de lire le tome 2, mais je pense que je vais d'abord faire une pause avec une autre lecture... ce genre de roman se lit avec parcimonie.


En résumé...

Un Murakami en bonne et dûe forme. Le maître de l'arabesque littéraire ne déçoit pas, et les enjeux avec lesquels on finit le roman sont très intrigants.

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