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« Sleeping Beauties », ou comment passer à côté d’une idée en or

Dernière mise à jour : 12 sept. 2019

Ca y est. J’ai FINI de lire « Sleeping Beauties » de Stephen King et son fils Owen King, paru aux éditions Albin Michel en septembre 2017. Avec un tel concept, « Sleeping Beauties » était destiné à faire parler de lui, à une époque où le féminisme se fait entendre chaque jour un peu plus. Cependant, j’ai regretté amèrement le manque de fond de cette histoire, qui pourtant commençait tellement bien. Je m’explique.


 

« Sleeping Beauties » relate les événements ayant lieu à Dooling, une petite ville des États-Unis, lorsque la fièvre Aurora s’abat sur le monde entier. La fièvre Aurora, c’est ce phénomène étrange qui touche uniquement les femmes et qui, lorsqu’elles s’endorment, les enveloppe dans des cocons. Comme on l’apprend très vite, il ne faut surtout pas libérer les femmes en question, sous peine de se faire assassiner sauvagement par ces femmes, alors transformées en « furies ». Très vite, le monde se trouve privé de toute sa population féminine (ou presque, à une ou deux exceptions près), soulevant le débat de l’importance des femmes dans une société privée de leur présence. La situation devient incontrôlable, et c’est alors qu’une étrange femme fait son apparition dans la petite ville. On dit qu’elle peut se réveiller après s’être endormie…


Avec un synopsis pareil, j’ai sauté sur le livre. Cela faisait un moment que je voulais me lancer dans un roman de Stephen King, et celui-ci me paraissait parfait. La thématique est très actuelle et j’étais vraiment impatiente de découvrir ce monde dépourvu de femmes. Malheureusement, je reste sur ma faim avec ce livre de 820 pages. S’il commence très bien, avec un style d’écriture très facile à lire et beaucoup d’événements intrigants qui poussent le lecteur à tourner les pages, j’ai trouvé que l’histoire s’essoufflait un peu. J’ai cependant continué ma lecture: avec autant de pages, il doit forcément se passer un tas de choses, non? Et bien, non. Pas vraiment. Les auteurs se perdent dans des descriptions d’événements qui n’ont pas grande importance pour le déroulement de l’intrigue. En soi, ajouter du contenu non nécessaire à l’intrigue ne me gêne pas, c’est d’ailleurs comme ça qu’on construit un récit. Mais j’ai la sensation que le livre que j’ai tenu entre mes mains pendant tant de soirées aurait pu être réduit de moitié! Selon moi, toutes ces digressions desservent le récit, le faisant durer beaucoup trop longtemps inutilement. En plus, le nombre de personnages présents dans l’histoire dépasse l’entendement: la liste des personnages donnée en fin de livre fait presque 4 pages complètes! Avec tous ces personnages, impossible de suivre. J’ai pris énormément de temps à finir ce livre, de par sa longueur et son manque d’action. Au bout d’un moment, le nombre de personnages m’a tellement embrouillé l’esprit que, par lassitude, je ne cherchais même plus à me rappeler qui était tel personnage lorsqu’il refaisait surface. Et vous savez quoi? Même si je ne savais plus trop qui était qui, je n’ai pas senti que je perdais quelque chose. Pour moi, les personnages sont tous construits sur le même genre de schéma: on a d’un côté les hommes, des énormes co****** très clichés. De l’autre, on trouve des femmes désabusées par les hommes, certaines d’entre elles à tel point qu’elles ont été jusqu’à commettre l’irréparable et à se retrouver en prison.


À côté de ça, ma plus grosse déception est le manque de profondeur du livre. Sans spoiler, la fin est très décevante et n’apporte rien de nouveau. Je me suis poussée à finir ce livre pour ne pas le vivre comme un échec et éviter de me dire que je passais à côté de quelque chose (après tout, on parle de Stephen King). Finalement, cela n’en valait pas vraiment la peine. Il n’y a pas de surprise et le livre, s’il a un côté féministe au premier abord, passe plus de temps à dénigrer et critiquer les hommes plutôt qu’à souligner la place de la femme et son importance dans la société. Pour rappel, le féminisme se bat pour une égalité des sexes, pas pour la prise de pouvoir des femmes au détriment des hommes. Une notion que je n’ai pas du tout retrouvée dans « Sleeping Beauties ». Grosse déception.


En résumé:

TOP

- Écriture facile et agréable

- Concept innovant et intéressant

- Problématiques contemporaines


FLOP

- Manque d’action

- Longueur injustifiée

- Manque de profondeur, débat manqué

- surabondance de personnages

- Personnages très peu nuancés

- Fin peu concluante




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