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J'ai enfin lu "Le meilleur des mondes": critique d'un classique littéraire

Tu connais cette satisfaction envoûtante qui survient après avoir tourné la dernière page d'un livre que tu voulais lire depuis des années ? "Le meilleur des mondes" est l'un de ces classiques dont tout le monde parle et qui a marqué l'histoire littéraire. Je me réjouissais donc beaucoup de le découvrir !


Ce que j'en ai pensé...

Le roman est un monument de la littérature. La précision avec laquelle Huxley a imaginé ce monde au futur est remarquable. Dès le premier chapitre, le lecteur est plongé dans les rouages de cette civilisation nouvelle, puisqu'on y explique la façon dont les humains se reproduisent alors. Ici, le terme "reproduire" est à comprendre au sens de "manufacturer", puisque l'on crée désormais des humains en série à partir d'une même base génétique. L'auteur imagine un entrepôt immense dans lequel les embryons, dans des flacons, avancent d'étape en étape vers la naissance. L'auteur est en un sens visionnaire: 46 ans plus tard naissait Louise Brown, le premier bébé éprouvette.

Les premiers chapitres m'ont bluffée de par la recherche qu'ils supposent. Sans être rébarbatif, l'auteur décrypte les procédés scientifiques qui permettent de créer cette nouvelle société. En faisant cela, il rend son roman futuriste très vraisemblable -encore plus en 2019-, et de fait très effrayant.


J'ai beaucoup aimé ces renvois à la société contemporaine, qui sont variés et nombreux. Par ailleurs, je vous conseille de dénicher une des éditions pourvues de notes de bas de pages faisant référence aux citations de Shakespeare. Huxley a été très inspiré par le dramaturge britannique, au point de l'insérer dans beaucoup de passages de son livre. Ce faisant, il nous ravit d'un point de comparaison riche, donnant une sensation de vertige lorsqu'on confronte le monde de Shakespeare, plein de passions, au monde de Huxley, qui en est totalement dépourvu. Le mélange réalité/imaginaire est pour moi une réussite!


Il y a cependant un hic. Alors que le monde imaginé par l'auteur est admirable, j'ai été un peu déçue par l'histoire. J'ai l'impression que l'auteur a approfondi l'univers, le contexte, au détriment de la qualité de la trame. La critique est cinglante, comme je m'y attendais, mais si je devais ramener le schéma de l'histoire à un concept populaire similaire, je dirais que le livre se présente un peu comme une démonstration mathématique. Je m'explique: L'auteur pose d'abord les bases, avec la description du monde tel qu'il est dans ce futur imaginaire, régit par différents éléments. En d'autres termes, il explique à quoi ressemble un tel monde, et comment il fonctionne. Il parle de l'organisation du travail, de la création des êtres humains, des moyens de divertissement, etc. Après avoir posé toutes ces bases, l'auteur "conclut" sa démonstration en expliquant par A + B pourquoi une telle civilisation, même si elle paraît régie par le bonheur, est tout à fait malsaine. Il déconstruit une bonne fois pour toutes l'illusion qu'il a créée.


Au final, dans "Le Meilleur des mondes", ce n'est pas l'histoire, mais bien l'imaginaire décrit qui marque les esprits. Tout est incroyablement maîtrisé dans ce roman où l'auteur semble avoir pensé à absolument chaque détail. Je parlais au début de ma chronique du mode de reproduction établi dans l'univers de Huxley, mais l'auteur a construit toute une civilisation de A à Z. Tous les rouages de la civilisation futuriste sont réfléchis et cohérents, et ils s'imbriquent parfaitement. Le lecteur est du coup totalement immergé dans l'univers du roman, et découvrir une telle société -à la fois si lointaine et si proche- suffit amplement à encourager à tourner les pages.


Quoi qu'il en soit, si vous deviez encore être convaincus, "Le Meilleur des mondes" vaut très clairement le détour. Ne vous attendez pas à une histoire palpitante, mais à un roman qui va vous bouleverser dans vos certitudes.



- Noveltea.

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